Hyper active Emily Gonneau ? On vous laisse juger : elle gère une société de management d’artistes et d’édition musicale et est elle est également depuis 2014 directrice générale de MyOpenTickets, cluster dédié à la filière billetterie. Elle est aussi co-fondatrice de Nüagency qui accompagne des artistes et des professionnels de la culture dans la mise en place de leur stratégie digitale.
Elle vient de sortir (février 2016) le livre (que nous vous recommandons !) l’Artiste, le numérique et la musique. Portrait…
Communicant.info : Bonjour Emily, pouvez-vous nous parler de votre parcours ? Et présenter Nüagency ?
Emily Gonneau : Bonjour, mon parcours dans la musique a commencé il y a 11 ans lorsque je suis entrée chez EMI (désormais Warner en France) Europe Continentale à Londres pour un poste de coordination des projets du PDG, j’ai ensuite pu me faire une expérience de terrain en tant que chef de projet dans la filiale française (Capitol France). Après 4 ans au total, je suis partie pour monter ma propre société de management d’artistes et d’éditions musicales, UNICUM – Management, Publishing & Consulting, que j’ai toujours.
En 2013, j’ai co-fondé Nüagency en 2013 pour accompagner des artistes, producteurs et lieux culturels dans leurs stratégies numériques : nous proposons des formations, des missions de conseil en stratégie numérique et de community management. Nous avons récemment lancé un service de promo web, car c’est un aspect complémentaire essentiel d’une présence réussie sur le web.
« focaliser sur la bonne compréhension de la singularité de leur projet »
C.I : Comment et pourquoi en êtes-vous arrivé à cofonder Nüagency ?
EG : J’ai co-fondé Nüagency en 2013 avec Maud Cittone, bookeuse et fondatrice de La Bise Fraîche. Nous nous sommes rencontrées lors d’une formation IRMA quelques années auparavant et avions déjà travaillé avec plaisir ensemble sur le booking de l’un des artistes que je manageais. Nous nous sommes simultanément rendues compte qu’il y avait un gros besoin d’accompagnement sur les réseaux sociaux, et même internet en général pour les artistes en développement, et nos compétences et parcours complémentaires convergeaient parfaitement.
C.I : Comment décririez-vous votre façon d’aborder la communication digitale avec vos clients ?`
EG : Nous travaillons avec des artistes et des acteurs culturels (nous travaillons aussi avec des producteurs de spectacles et des lieux) par affinité et par choix. La communication digitale pour eux ne peut pas se résumer à proposer des astuces et une approche strictement marketing, purement segmenté qui plus est, pour toucher leur public.
Il y a beaucoup d’humain, comprendre ce qui pousse les artistes à créer est absolument fondamental. Leur univers artistique et créatif est le fruit de rencontres, d’inspirations, d’un parcours très personnel. La base de notre approche est avant tout de nous focaliser sur la bonne compréhension de la singularité de leur projet pour mieux la restituer et créer un lien d’adhésion fort de la part de leur public. Les salles de spectacles et festivals ont des impératifs différents mais des problématiques très similaires.
« l’information, parfois contradictoire, est pléthorique »
C.I : Vous venez de publier un livre intitulé « L’artiste, le Numérique et la Musique ». Pouvez-vous le présenter ? Quel en est l’objectif ?
EG : L’objectif du livre est de permettre aux artistes qui veulent utiliser le numérique pour amplifier leur message, de toucher leur public tout en restant fidèles à leur univers et leur démarche artistique. Les aider à faire la part des choses et leur propres choix à l’heure où l’information, parfois contradictoire, est pléthorique.
Le livre est divisé en 5 parties :
– Le contexte : pour mieux comprendre où ils mettent les pieds en quelque sorte
– Etablir sa stratégie digitale : pour repartir de la base de tout, à savoir leur projet artistique, plutôt que des outils
– Mettre en place sa stratégie digitale : une partie particulièrement concrète incluant des conseils et informations pratiques sur l’ensemble des outils à leur disposition, afin de mieux en tirer profit
– Promouvoir : que ce soit avec ou sans budget, cette partie aborde les grands principes à connaître pour démarcher des partenaires professionnels potentiels ainsi que les bases du community management
– Monétiser : cette dernière partie se concentre sur les diverses sources et formes de revenus possibles pour des artistes aujourd’hui, en fonction de leur profil (artiste interprète, auteur-compositeur, DJ réalisateur…).
C.I : vous n’échapperez pas aux traditionnelles questions indiscrètes. Les voici :
– Quel est le réseau social dont vous ne pouvez pas vous passer ?
Twitter, tout simplement parce que c’est une source inépuisable et ultra-qualitative d’informations sur des sujets qui m’intéressent tout particulièrement (évolutions technologiques, IA, évolution du droit d’auteur, impact sur la valeur de la création artistique, de ce que cela veut même dire d’être humain etc..). Ce réseau est pour moi comme un accès ouvert aux cerveaux les plus brillants et les personnalités les plus atypiques de ce monde, dont je n’aurais jamais pu soupçonner l’existence avant. Sans compter les rencontres et échanges passionnants avec des personnes que je n’aurais jamais rencontrées sans Twitter.
– Quelle est la discipline artistique ultime pour vous ? (celle qui surpasse les autres ?)
Difficile à dire tant je ne suis pas convaincue qu’une discipline artistique puisse en surpasser une autre du point de vue de sa forme. Ce serait comme comparer des langues. La discipline artistique ultime à mes yeux est celle qui est aussi exigeante qu’elle est assumée jusqu’au bout par celui ou celle qui la porte, l’incarne et lui insuffle un sens fort.
– Quels sont vos 5 lieux culturels favoris ?
Mains d’œuvres à Saint-Ouen, la Galerie W. à Montmartre, Nublu à NYC, le Notting Hill Arts Club à Londres et celui que je ne connais pas encore mais où je me sentirai totalement chez moi, où qu’il se situe dans le monde.
– Qui est votre artiste préféré(e) ?
La question impossible…