Mettre en place sa communication culturelle est un travail de longue haleine. C’est une construction consciencieuse qui se fait par étapes, dans la durée. Plus qu’un sprint, c’est un marathon ou une randonnée. Tiens… Et si on comparait la communication culturelle à la randonnée, qu’est ce que cela donnerait ?
Bien se connaître / connaître son niveau
Connaître ses forces et ses faiblesses est la première des choses pour un randonneur avisé. S’engager sur un sentier trop escarpé ou un trop grand dénivelé s’avère vite un cauchemar pour celui qui a présumé de ses forces. En communication, bien se connaître permet de ne pas se fixer des objectifs trop élevés, de réfléchir à la finalité d’un projet et de réfléchir à une stratégie adaptée à ses moyens, à ses objectifs. Les objectifs de communication doivent rester MALINS :
- Mesurables
- Atteignables
- Limités
- Identifiables (concrets)
- Négociable (on peut les adapter)
- Simples
A ce niveau le randonneur comme le communicant doivent rester humbles et ne pas surestimer leurs forces. Le cas échéant, ils peuvent :
- s’entraîner (se former)
- ou se faire accompagner (faire appel à un professionnel : conseiller, graphiste, illustrateur, designer, community manager…)
Connaître son environnement
Rien ne sert de courir, il faut partir à point : Tout bon randonneur a, avant de se lancer, fait le point sur la météo, les difficultés éventuelles… Il a réfléchi à un plan B en cas d’intempérie, à l’endroit où s’abriter. De la même façon, une stratégie de communication culturelle doit s’inscrire dans un environnement :
- l’univers artistique ou culturel, socle de cette stratégie
- la rencontre entre cet univers et des publics, leurs motivation et attentes, les freins qu’ils peuvent rencontrer
- la concurrence que peut rencontrer ce projet
- les réalités politiques, socio-démographiques, technologiques… liées à ce projet
Préparer l’itinéraire / Choisir le bon matériel
Sur un sentier de randonnée, plusieurs itinéraires sont souvent possibles. En fonction de son niveau, des difficultés à éviter, le relief, la météo incertaine, le marcheur privilégiera tel ou tel itinéraire. Il choisira aussi son matériel (chaussures, équipement, couchage) en fonction de ces indicateurs. L’absence de l’un ou l’autre de ces outils peut d’ailleurs compromettre sa randonnée, voire le mettre en danger.
Organiser sa communication culturelle, c’est justement réfléchir à une utilisation adaptée (à l’environnement, à ses moyens financiers, ses objectifs, ses publics), planifiée, rationnelle des outils de communication. C’est aussi voir sa communication comme un tout global et cohérent où chaque support participe à l’atteinte de ses objectifs.
Emmener de quoi se repérer
Même s’il connaît bien le terrain, même si celui-ci lui est familier, le randonneur a toujours de quoi se repérer : carte, boussole, podomètre… lui permettent de se repérer, de savoir combien de kilomètres il a parcouru, combien il lui en reste à parcourir…
De même, une stratégie de communication culturelle se doit de comporter des indicateurs (ou indicateurs de performance) : des informations permettant d’apprécier l’avancement du travail accompli, d’anticiper ou d’alerter les éventuels écueils, voire de rééquilibrer les objectifs, le choix des moyens / des publics visés…
Prévenir quelqu’un quand on part / Se mettre d’accord si on part à plusieurs
C’est une règle quand on part en plein air : prévenir une personne du moment de notre départ, du trajet effectué, de l’heure ou du jour de retour.
De même quand on part en équipe, on se met d’accord auparavant sur l’itinéraire, sur la personne qui amène tel matériel, s’occupe de préparer le stock d’eau et de nourriture.
Une stratégie de communication culturelle ne vaut que si elle est validée et partagée par toutes les personnes concernées. Et inversement : la communication de votre projet culturel ne peut fonctionner que si les personnes concernées par la communication sont impliquées dans la construction de ce projet. Voir la communication comme une finalité, en bout de chaîne d’un projet, s’avère inefficace… « Une communication qui n’est pas conçue comme une relation, un échange, une participation, révèle une conception étriquée. » (Thierry Liebaert).
Gérer son effort
Qui veut aller loin ménage sa monture : pour éviter les désagréments, les accidents, on recommande au randonneur d’aller doucement mais sûrement. Il lui est conseillé de gérer l’utilisation de ses forces, de savoir s’arrêter avant qu’il ne soit trop tard, de s’hydrater régulièrement, de faire le point sur l’itinéraire…
En communication, lorsque l’on veut atteindre ses objectifs voire les surpasser, il faut savoir accepter de travailler dans le temps et non de se lancer dans une course contre la montre. Il est nécessaire de lever la tête, de prendre régulièrement du recul (ou de demander un regard extérieur), de consulter les indicateurs précédemment fixés…
Sortir des sentiers ?
Les adeptes du hors-piste sont prévenus : ils le font à leurs risques et périls… En quittant les sentiers balisés, le risque de se perdre en chemin, de rencontrer un obstacle ou d’aller aux devant de déconvenues est grand.
De même, changer sans arrêt de stratégie par opportunisme, ou pire, par clientélisme c’est prendre le risque de perdre vos publics (et vos partenaires) en chemin, de perdre en lisibilité et par conséquent en visibilité…