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Spécial Forum Entreprendre dans la Culture / Paris – Entretien avec Stéphanie Mabileau (RESSAC)

« Donner une seconde vie aux décors, équipements, matériels et matériaux issus du secteur artistique et culturel », c’est l’objectif d’une ressourcerie artistique et culturelle. Pourquoi faire ? Pour éviter que des ressources et matériaux partent à la benne après une seule utilisation… 8 structures se sont fédérées au sein du RESSAC : le réseau national des ressourceries artistiques et culturelles. Il réunit l’ensemble des acteurs du réemploi culturel afin de travailler collectivement sur des enjeux communs et mettre en partage leur expertise et expérience. Nous avons échangé avec Stéphanie Mabileau* sa coordinatrice.

Communicant.info : Bonjour Stéphanie ! Pouvez-vous présenter et présenter le RESSAC ?
Stéphanie Mabileau : Je suis coordinatrice nationale du réseau des ressourceries artistiques et culturelles (RESSAC). Je suis chargée de l’animation du réseau, de sa représentation et de son développement.
Le RESSAC est une association loi 1901, créé en décembre 2020 sur l’initiative de deux acteurs : Yann Domenge (Artstock) et Damien Forget (Ressourcerie Culturelle) qui en 2018-2019, expérimentent une collaboration sur le partage des flux ArtStock. Cette rencontre fait germer l’idée de mobiliser les autres ressourceries au sein d’un réseau national opérationnel. Le RESSAC rassemble aujourd’hui 8 structures ayant un même objectif : accompagner le secteur dans sa transition écologique en adoptant des pratiques plus responsables et durables. Ces 8 structures sont : Artstock, La Réserve des Arts (Pantin et Marseille), Secoya Eco-tournage, La Ressourcerie du cinéma, La Ressourcerie du Spectacle, Artex, La Matière, La Ressourcerie Culturelle. Le réseau est présent sur 6 régions Ile de France, Occitanie, Pays de la Loire, Auvergne Rhône Alpes, Nouvelle Aquitaine, Provence alpes Côtes d’Azur.

« Donner une seconde vie aux décors, équipements, matériels et matériaux issus du secteur artistique et culturel… »

Communicant.info : Pouvez-vous nous dire ce qu’est qu’un ressourcerie artistique et culturelle et quel est l’intérêt de fédérer ces acteurs en réseau ?
Stéphanie Mabileau : Une ressourcerie artistique et culturelle a pour objet de donner une seconde vie aux décors, équipements, matériels et matériaux issus du secteur artistique et culturel. Son activité se décline en plusieurs missions : la sensibilisation et la formation, la collecte, la revalorisation, la réparation, le réemploi (vente ou location) et la mutualisation. Elle est en interaction avec une pluralité d’acteurs issus de l’évènementiel, du spectacle et des industries culturelles et créatives : théâtres, festivals, salles de concert, cinémas, sociétés de production audiovisuelle sociétés de production audiovisuelle, sociétés événementielles et techniques, mais aussi scénographes, designers, architectes, plasticiens…
Les acteurs ont souhaité se fédérer pour mettre en place une filière efficiente du réemploi culturel à travers un maillage stratégique du territoire, basé sur des dynamiques et des acteurs locaux.
Il accompagne l’émergence et le développement de nouvelles structures du réemploi culturel. Il accompagne également la coordination et la gestion de flux exceptionnels à l’échelle nationale.
Il capitalise et mutualise les ressources et l’expertise des membres du réseau. Enfin, il a une mission de plaidoyer pour promouvoir la filière et lever les freins au développement du réemploi.

« En 2021 ce sont plus de 1 500 tonnes de décors, matériaux et équipements qui ont été collectés… »

Communicant.info : Avez-vous des chiffres sur le nombre de matières qui sont réutilisées grâce aux acteurs du réemploi culturel ?
Oui, en 2021 ce sont plus de 1 500 tonnes de décors, matériaux et équipements qui ont été collectés avec un réemploi de l’ordre de 90 %. Deux des membres du réseau existent depuis plus de 10 ans : Artstock et La Réserve des Arts. Ils ont pu détourner de la benne près de 10 000 tonnes de décors, équipements et matériaux !

Communicant.info : Vous travaillez à la sensibilisation des acteurs culturels, avez-vous remarqué une évolution des pratiques (notamment en termes de réemploi) ces dernières années ?
À force de sensibilisation, nous constatons une prise de conscience du secteur sur leurs pratiques actuelles et le tout jeter. La mise en place opérationnelle est un peu moins effective et va demander quelques années pour que cela devienne une évidence. Pour certaines collectivités locales, la pandémie a été un déclencheur pour passer à l’action. Le RESSAC a d’ailleurs accompagné Cœur d’Essonne et le Grand Lyon sur des projets de ressourceries culturelles. Nous sommes également sollicités sur d’autres territoires pour accompagner des porteurs de projet, c’est bon signe ! Nous ne sommes qu’au début du chemin…

Auteur
Je m’appelle Cyril Leclerc. Je propose, en tant qu’indépendant, du conseil et de l’accompagnement en communication dans les domaines culturels et artistiques. Diplômé en Histoire de l’Art et en Ingénierie culturelle, je me suis, au fil de mon parcours, spécialisé dans la communication culturelle, jusqu’à en faire mon métier. J’ai notamment été pendant sept années, chargé de la communication culturelle à l’Abbaye aux Dames, la cité musicale (Saintes – France). Je m’intéresse particulièrement à la façon dont on peut mettre les outils marketing au service de projets culturels et comment la communication peut enrichir un projet culturel, lui apporter du sens…